Dans un contexte de mondialisation croissante, la société malgache traverse une période critique de transformation culturelle, comme l'a souligné hier un colloque international à l'École normale supérieure d'Antananarivo. Cette évolution rapide soulève des inquiétudes quant à la préservation de l'héritage culturel malgache, dont les traditions ancestrales constituent le socle identitaire.
L'effacement progressif des traditions artistiques
Selon le Dr. Bakomalala Faraniaina Andriamihaja Rakotondrabe, anthropologue à l'Université d'Antananarivo, les manifestations culturelles traditionnelles s'effacent progressivement devant l'influence des cultures dominantes. Les instruments traditionnels comme la valiha et l'amponga, ainsi que le Hiragasy, cèdent leur place à des formes d'expression plus contemporaines, marquant une rupture avec un patrimoine culturel intimement lié à l'identité de l'île.
Un enjeu de transmission intergénérationnelle
Cette évolution culturelle s'inscrit dans un contexte plus large où Madagascar fait face à de multiples défis sociaux et écologiques. Les chants traditionnels, porteurs de sagesse ancestrale et de valeurs communautaires, se voient supplantés par des expressions artistiques plus commerciales, privilégiant l'aspect spectaculaire au détriment du message.
Les grandes puissances façonnent la culture et les traditions des petits pays, transformant progressivement notre rapport à l'art et à la transmission des savoirs
Vers une réappropriation culturelle consciente
Face à ces mutations, les anthropologues réunis au colloque appellent à une mobilisation pour protéger et valoriser les pratiques culturelles traditionnelles. L'enjeu est double : permettre aux jeunes générations de s'ancrer dans leur histoire tout en développant les outils nécessaires pour faire face aux défis de la modernité.