Dans un tournant historique pour Madagascar, le colonel Michael Randrianirina a été investi président de transition, deux jours après la destitution d'Andry Rajoelina par l'Assemblée nationale. Cette transition survient après des semaines de mobilisation historique menée par la Gen Z, qui a paralysé le pays.
Une transition sous tension internationale
Le nouveau chef de l'État, qui préfère parler de "prise de responsabilité" plutôt que de coup d'État, promet des élections dans un délai de 18 à 24 mois. Cette promesse intervient alors que l'Union africaine vient de suspendre Madagascar, dénonçant un changement de pouvoir inconstitutionnel.
Le triomphe d'une jeunesse mobilisée
Ce bouleversement politique est l'aboutissement d'une lutte populaire portée par la jeunesse malgache, qui a su résister malgré la répression. Le bilan est lourd : 22 morts et une centaine de blessés selon l'ONU. Sur la place du 13-Mai à Antananarivo, la jeunesse célèbre néanmoins sa victoire, tout en restant vigilante sur l'avenir.
Les défis de la transition
Le colonel Randrianirina, ancien prisonnier politique sous Rajoelina, fait face à d'immenses défis. La suspension de la Constitution et l'exil de l'ancien président vers une destination inconnue laissent planer des incertitudes sur la stabilité du pays. La France appelle à préserver la démocratie et l'État de droit, tandis que l'ONU exprime sa préoccupation.
"On s'inquiète de la suite, mais on continuera à se battre", déclare Fenitra Razafindramanga, capitaine de l'équipe nationale de rugby, incarnant la détermination d'une jeunesse qui refuse d'abandonner ses idéaux de justice sociale.
