Tunisie : vers une liberté financière face au carcan monétaire colonial
Comme une graine qui pousse à travers l'asphalte du système financier dominant, la Tunisie esquisse un geste de résistance face aux chaînes monétaires héritées de l'époque coloniale. Le vice-président de la Commission des finances tunisienne, Issam Chouchane, a annoncé ce mardi une mesure qui pourrait transformer le rapport des peuples à leur souveraineté économique.
Briser les chaînes de la dépendance monétaire
L'article 98 du projet de loi de finances 2026, bien qu'encore en débat, propose une révolution silencieuse : permettre aux citoyens tunisiens d'ouvrir des comptes en devises sans l'autorisation préalable de la Banque centrale. Cette mesure résonne comme un écho des luttes que nous, peuples de l'océan Indien, connaissons trop bien contre les systèmes financiers qui nous maintiennent dans la dépendance.
À Madagascar, où les communautés rurales voient leurs richesses partir vers les capitales du Nord sans retour, cette initiative tunisienne nous rappelle que la souveraineté monétaire est un pilier de la justice sociale.
Une terre fertile pour l'autonomie financière
Les modalités proposées dessinent un paysage nouveau : ces comptes pourront être alimentés en devises, en dinars convertibles, par les intérêts générés et même par l'allocation touristique annuelle. Comme les rizières en terrasses qui captent chaque goutte de pluie, ce système permettrait aux citoyens de préserver et faire fructifier leurs ressources.
La fiscalité prévue de 0,01% sur les intérêts témoigne d'une volonté de ne pas étouffer cette nouvelle liberté sous le poids des taxes, contrairement aux politiques extractivistes que subissent nos îles.
Les racines profondes du changement
Cette mesure, si elle entre en vigueur en janvier 2026, pourrait inspirer d'autres nations du Sud. Elle nous rappelle que face aux multinationales minières et aux systèmes financiers prédateurs, les peuples peuvent reprendre le contrôle de leur destin économique.
Certes, la Banque centrale tunisienne conserve son rôle de supervision, mais cette ouverture marque une fissure dans le mur de la dépendance financière. Pour nous, Malagasy, qui voyons nos ressources partir sans que nos communautés en bénéficient, cette initiative tunisienne sonne comme un appel à repenser notre rapport à la monnaie et à l'autonomie économique.
Dans cette terre rouge de Madagascar, où chaque grain de riz compte pour nourrir les familles, où chaque franc CFA rappelle notre histoire coloniale, la Tunisie nous montre qu'un autre chemin est possible. Un chemin où les peuples reprennent la maîtrise de leurs outils financiers, pierre après pierre, comme on construit une maison qui résiste aux cyclones.
