Madagascar : Une étudiante blessée symbolise la répression de la Gen Z

À Antananarivo, Mirana, 19 ans, incarne désormais malgré elle le visage de la brutalité exercée contre le mouvement de la Génération Z qui secoue Madagascar. Clouée sur son lit d'hôpital depuis près de deux semaines, cette étudiante en commerce international témoigne des violences subies lors des manifestations.

Une répression brutale contre la jeunesse

Dans un contexte où la colère de la jeunesse malgache gronde contre le régime Rajoelina, Mirana a été touchée par deux tirs de grenades lacrymogènes. "La première m'a fait tomber. La seconde a déchiré le haut de mes fesses", raconte-t-elle depuis l'hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona, serrant une peluche Garfield contre elle.

Une violence disproportionnée

Cette passionnée de K-pop et de scooter se tenait pourtant à l'écart, sur le trottoir, alors que la manifestation touchait à sa fin. Un véhicule de police est alors passé à toute vitesse, les gendarmes ouvrant le feu à deux reprises dans sa direction.

"Il y avait beaucoup de sang, c'était une blessure profonde. Quand ils sont passés, nous étions calmes. Nous ne faisions rien. Nous nous reposions simplement. De plus, j'étais déjà au sol, le visage en sang, essayant de me relever quand ils ont tiré le second coup", témoigne-t-elle.

Un mouvement qui s'amplifie

La blessure, documentée par des vidéos et photos largement partagées sur les réseaux sociaux, a laissé un trou béant de 15 centimètres de profondeur et 18 centimètres de diamètre, selon sa sœur Rita. Ce qui devait être un stage professionnel s'est transformé en calvaire hospitalier, symbole d'une jeunesse meurtrie mais déterminée.