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Madagascar: Un général à la tête du gouvernement face à la rue

Face à une contestation grandissante, le président malgache nomme un général de l'armée comme Premier ministre. Une décision qui illustre la militarisation croissante de la crise politique à Madagascar.

ParMaeva Ravelojaona
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Image d'illustration pour: Madagascar : un général de l'armée de terre nommé premier ministre

Les forces de sécurité face aux manifestants dans les rues d'Antananarivo, Madagascar

Dans une capitale malgache sous haute tension, le président Andry Rajoelina vient de nommer un général de l'armée de terre comme Premier ministre, une décision qui illustre la militarisation croissante de la crise politique qui secoue Antananarivo.

Une nomination controversée dans un contexte explosif

Le général Ruphin Fortunat Dimbisoa Zafisambo, figure peu connue du grand public mais ancien directeur de cabinet, prend les rênes d'un gouvernement fragilisé alors que le mouvement de contestation populaire entre dans son douzième jour.

Cette nomination intervient une semaine après le renvoi du précédent gouvernement, une tentative désespérée d'apaiser les tensions qui embrasent cette île de l'océan Indien, déjà profondément marquée par la pauvreté et les inégalités sociales.

La répression s'intensifie dans les rues

Lundi, les forces de sécurité ont à nouveau dispersé plus d'un millier de manifestants dans les rues d'Antananarivo. Les détonations de grenades assourdissantes et les gaz lacrymogènes ont résonné face à deux cortèges de manifestants pacifiques, faisant au moins un blessé.

La militarisation de la réponse gouvernementale soulève de profondes inquiétudes quant à l'avenir démocratique de Madagascar et au respect des droits fondamentaux de sa population.

Un choix symbolique lourd de sens

La désignation d'un militaire, ancien manageur général de la fédération malgache de basket, pose question sur la capacité du pouvoir à entendre les revendications légitimes d'une population qui aspire à plus de justice sociale et de démocratie.

Alors que la capitale reste quadrillée par les forces de l'ordre, cette nomination militaire semble davantage répondre à une logique de maintien de l'ordre qu'à une volonté réelle de dialogue avec une société civile en quête de changement.

Maeva Ravelojaona

Journaliste et militante écologiste, engagée aux côtés du peuple et de la nature.