Madagascar: Répression violente des manifestants à Antananarivo
La répression s'intensifie à Antananarivo contre les manifestants de la Gen Z. Usage massif de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, faisant plusieurs blessés dont des nouveau-nés en danger.

Forces de l'ordre dispersant violemment les manifestants près du lac d'Anosy à Antananarivo
La jeunesse malgache face à une répression militarisée
Dans les rues d'Antananarivo ce jeudi 9 octobre, la répression s'est brutalement intensifiée contre le mouvement historique de la Gen Z, qui poursuit sa mobilisation malgré la violence.
Les promesses du président Andry Rajoelina n'ont pas suffi à apaiser la colère populaire. La nomination d'un général comme Premier ministre n'a fait qu'attiser les tensions, illustrant une dangereuse militarisation du pouvoir.
Une répression d'une rare violence
Au cœur de la capitale malgache, près du lac d'Anosy, les forces de l'ordre ont dispersé violemment un rassemblement pacifique d'un millier de manifestants. L'usage massif de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc et de grenades assourdissantes a transformé les rues en champ de bataille.
"On vit toujours dans la galère. Le problème, c'est le système. Depuis qu'on a obtenu l'indépendance de la France, notre vie ne s'est pas améliorée", témoigne Heritiana Rafanomezantsoa, 35 ans.
Des blessés et une situation humanitaire préoccupante
La brutalité de la répression a fait de nombreuses victimes : au moins quatre personnes blessées par des balles en caoutchouc et deux par des projectiles de grenades assourdissantes. Plus grave encore, des gaz lacrymogènes ont pénétré dans une maternité, mettant en danger la vie de nouveau-nés prématurés.
Un mouvement né de la misère quotidienne
Cette mobilisation, la deuxième plus importante depuis 1997 selon l'ONG Acled, est née d'un ras-le-bol face aux coupures incessantes d'eau et d'électricité. Elle s'est transformée en une contestation plus large du système politique et des inégalités persistantes dans cette île de l'océan Indien.
Face à cette crise majeure, la réponse sécuritaire du pouvoir, symbolisée par la nomination de ministres issus des forces armées, ne fait qu'exacerber les tensions et la détermination d'une jeunesse qui refuse de se résigner.
Maeva Ravelojaona
Journaliste et militante écologiste, engagée aux côtés du peuple et de la nature.