Madagascar: L'armée rejoint la contestation, un tournant historique

Dans un tournant majeur de la crise politique malgache, des soldats ont rejoint ce samedi les milliers de manifestants dans les rues d'Antananarivo, marquant une rupture historique dans le rapport de force avec le pouvoir en place.

Une mobilisation sans précédent

Alors que la répression s'intensifiait ces derniers jours contre le mouvement Gen Z, l'entrée en scène des militaires bouleverse profondément la donne. Ces derniers ont appelé leurs frères d'armes à "refuser les ordres de tirer" sur la population, dans un geste de solidarité qui résonne comme un désaveu cinglant du régime Rajoelina.

La voix du peuple s'élève

La manifestation de samedi à Antananarivo a rassemblé une foule impressionnante, malgré les tentatives de répression qui ont marqué ces dernières semaines. Partie d'une contestation contre les coupures d'eau et d'électricité le 25 septembre, la mobilisation s'est muée en un profond questionnement du pouvoir établi.

"Madagascar ne pourra pas résister à d'autres crises si cette division entre les citoyens persiste", a déclaré le nouveau Premier ministre Ruphin Zafisambo dans une intervention télévisée.

Un pouvoir qui vacille

Face à cette situation inédite, la présidence tente de maintenir une façade de normalité, assurant que le président "reste dans le pays" et "continue de gérer les affaires nationales". Pourtant, l'entrée des militaires dans la contestation pourrait bien marquer un point de non-retour dans cette crise qui secoue l'île.

La répression policière en question

Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes pour disperser les manifestants, avant que l'arrivée des soldats ne change la donne, certains policiers choisissant même de se retirer face à leurs frères d'armes.