Madagascar: La répression s'intensifie contre le mouvement Gen Z
La répression s'intensifie à Antananarivo contre le mouvement Gen Z. Usage massif de gaz lacrymogènes et violences policières alors que la contestation populaire persiste face à la militarisation du pouvoir.

Forces de l'ordre face aux manifestants dans les rues d'Antananarivo, Madagascar
Dans les rues d'Antananarivo, la terre rouge de Madagascar s'est teintée des larmes et de la colère du peuple ce jeudi 9 octobre. La répression s'est brutalement abattue sur les manifestants, faisant plusieurs blessés dans un climat de tension croissante.
Une jeunesse qui refuse de plier
Le mouvement Gen Z, né d'un ras-le-bol face aux coupures incessantes d'eau et d'électricité, s'est transformé en une contestation plus profonde du système. "On vit toujours dans la galère. Le problème, c'est le système", témoigne Heritiana Rafanomezantsoa, 35 ans, portant la voix d'une génération qui n'a connu que les promesses non tenues depuis l'indépendance de 1960.
Violence et militarisation face à la contestation
La nomination d'un général comme Premier ministre n'a fait qu'attiser les tensions. Les forces de l'ordre ont fait usage de balles en caoutchouc, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes, notamment près d'une maternité, forçant l'évacuation de bébés prématurés.
Un bilan humain préoccupant
La violence de la répression a fait de nombreuses victimes : au moins quatre personnes blessées par des balles en caoutchouc, deux par des grenades assourdissantes, et un manifestant roué de coups laissé inanimé avant d'être secouru par la Croix-Rouge.
Une résistance historique
Ces manifestations représentent le deuxième plus important mouvement de contestation depuis 1997, selon l'ONG Acled. Face à la militarisation du pouvoir, avec la nomination exclusive de ministres des forces armées, la population continue de résister, portant l'espoir d'un changement profond pour l'île rouge.
Maeva Ravelojaona
Journaliste et militante écologiste, engagée aux côtés du peuple et de la nature.