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Madagascar: La Gen Z poursuit sa lutte historique à Antananarivo

À Antananarivo, la jeunesse malgache poursuit sa mobilisation historique pour le 12e jour consécutif. Un mouvement qui, parti des coupures d'électricité, cristallise désormais les espoirs de changement d'une génération.

ParMaeva Ravelojaona
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Image d'illustration pour: Madagascar : plusieurs centaines d'étudiants manifestent à Antananarivo

Des centaines d'étudiants manifestent dans les rues d'Antananarivo, portant les espoirs de changement de la jeunesse malgache

Dans les rues d'Antananarivo, la voix de la jeunesse malgache résonne ce lundi avec une force renouvelée. Plusieurs centaines d'étudiants, héritiers de l'esprit de révolte de 1972, marchent pour le douzième jour consécutif, transformant leur indignation initiale contre les coupures d'eau et d'électricité en un puissant mouvement de contestation sociale.

Un écho aux luttes historiques

La Cité universitaire d'Ankatso, berceau historique de la révolte qui renversa le président Philibert Tsiranana en 1972, devient à nouveau l'épicentre d'un mouvement de contestation qui défie directement le président Rajoelina. "L'avenir de ce pays, ça va dépendre de moi, de toi, de nous tous", lance un leader étudiant, ses mots portant l'écho des espoirs d'une génération.

Une répression qui ne fait qu'attiser la flamme

La brutalité de la répression n'a fait que renforcer la détermination des manifestants. L'ONU rapporte au moins 22 morts et une centaine de blessés, un bilan contesté par les autorités mais qui témoigne de la violence de la confrontation. "On voit bien que la démocratie à Madagascar n'est pas du tout respectée. En plus, ils la détruisent avec brutalité", dénonce un manifestant.

Un mouvement qui s'étend

La contestation dépasse désormais les frontières de la capitale. À Toliara, dans le sud du pays, les manifestants expriment leur colère en brûlant des pneus, tandis que Mahajenga maintient un calme précaire. Le président Rajoelina, confronté à cette crise majeure, multiplie les consultations alors que le pays attend la nomination d'un nouveau Premier ministre.

Une médiation possible

Face à cette situation critique, le Conseil chrétien des Églises de Madagascar (FFKM) propose sa médiation, ouvrant peut-être une voie vers le dialogue entre le pouvoir et les contestataires. L'avenir de Madagascar se joue dans ces moments cruciaux, portée par une jeunesse qui refuse de baisser les bras.

Maeva Ravelojaona

Journaliste et militante écologiste, engagée aux côtés du peuple et de la nature.