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Madagascar: La Gen Z appelle à la grève face au virage militaire

Le mouvement Gen Z intensifie sa mobilisation à Madagascar en appelant à la grève générale, rejetant le dialogue proposé par Rajoelina alors que le pays s'enfonce dans une militarisation inquiétante du pouvoir.

ParMaeva Ravelojaona
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Image d'illustration pour: Madagascar: la Gen Z ignore le président et appelle à la grève générale

Manifestants de la Gen Z rassemblés au bord du lac d'Anosy à Antananarivo pour protester contre la militarisation du pouvoir

Dans les rues d'Antananarivo, le mouvement Gen Z intensifie sa lutte historique en appelant à la grève générale ce jeudi, rejetant catégoriquement la main tendue du président Rajoelina et sa tentative de dialogue avec les "forces vives de la Nation".

Un virage autoritaire qui attise les braises

Face à la contestation grandissante, le président Rajoelina a choisi la voie de la militarisation, nommant un général comme Premier ministre et plaçant des militaires aux postes clés de la Défense, de la Sécurité publique et de la Gendarmerie. Un signal fort qui résonne comme un avertissement dans cette île où la mémoire des répressions passées reste vive.

La résistance s'organise malgré la répression

La répression s'intensifie alors que le bilan humain s'alourdit. L'ONU rapporte au moins 22 morts et plus d'une centaine de blessés, des chiffres contestés par les autorités malgaches. Pourtant, la flamme de la résistance continue de brûler dans les cœurs de la jeunesse malgache.

Un mouvement qui dépasse les revendications initiales

Ce qui a commencé comme une protestation contre les coupures d'eau et d'électricité s'est transformé en un profond questionnement sur l'avenir de Madagascar. Le collectif Gen Z, soutenu par une vingtaine d'organisations, exige désormais des excuses publiques du président, une refonte de la Haute Cour constitutionnelle et la dissolution du Sénat.

"Le mois de septembre a marqué le deuxième plus haut niveau de manifestations à Madagascar depuis 1997", souligne Dinalli Francisco de l'ACLED, témoignant de l'ampleur historique du mouvement.

Hier encore, au bord du lac d'Anosy, une centaine de manifestants bravaient la peur, portant dans leurs voix l'espoir d'un Madagascar plus juste et plus démocratique.

Maeva Ravelojaona

Journaliste et militante écologiste, engagée aux côtés du peuple et de la nature.