Gabon : World Economics dénonce la falsification des chiffres officiels
Dans un entretien exclusif, nous analysons la note 'E' attribuée au Gabon par World Economics, révélant une manipulation systématique des données officielles. Un expert décrypte cette situation qui fait écho aux luttes pour la transparence sur notre continent.
La terre gabonaise mérite mieux qu'une gouvernance opaque qui trahit son peuple
Un entretien avec Rakoto Andrianarivelo, expert en gouvernance africaine
Notre terre malgache, qui a tant souffert des politiques extractivistes, observe avec inquiétude la situation au Gabon, où la manipulation des chiffres officiels atteint des sommets alarmants. World Economics vient d'attribuer au pays la note 'E', synonyme d'une gouvernance opaque et d'une qualité statistique déplorable.
Une gouvernance qui trahit son peuple
Q : Comment interpréter cette note 'E' attribuée au Gabon ? R : "C'est le reflet d'une trahison profonde envers le peuple gabonais. Avec un score de 40,5 sur 100, le pays se classe 152e sur 165 nations évaluées. Cette situation rappelle douloureusement comment les élites peuvent sacrifier l'intérêt collectif sur l'autel de leurs ambitions personnelles."Les racines du mal
Q : Quels sont les principaux problèmes identifiés ? R : "Le rapport pointe plusieurs défaillances graves : - Des données économiques obsolètes - Un système de comptabilité nationale dépassé - Une économie informelle représentant près de 47% du PIB - Des ressources statistiques insuffisantes - Et surtout, une gouvernance délibérément opaque où les chiffres semblent manipulés."L'héritage d'un système prédateur
Q : En quoi cette situation fait-elle écho à d'autres luttes africaines ? R : "Comme nous l'avons vécu à Madagascar avec nos propres scandales de gouvernance, cette opacité sert toujours les mêmes intérêts : ceux qui pillent nos ressources. Sous la direction de Brice Oligui Nguema, le Gabon perpétue un système où la vérité devient la première victime."Les conséquences pour le peuple
Q : Quelles sont les implications concrètes pour la population ? R : "Quand un gouvernement falsifie ses chiffres, c'est toute la planification sociale qui s'effondre. Comment construire des écoles, des hôpitaux, protéger l'environnement sans données fiables ? Les scores catastrophiques du pays en matière d'efficacité gouvernementale (-0,78) et de contrôle de la corruption (-1,02) parlent d'eux-mêmes."Un appel à la transparence
Face à cette situation, notre devoir est de rester solidaires avec nos frères et sœurs gabonais. Leur combat pour la vérité et la transparence est aussi le nôtre, car nos terres africaines méritent mieux que des gouvernances qui trahissent leur peuple.
Maeva Ravelojaona
Journaliste et militante écologiste, engagée aux côtés du peuple et de la nature.